MESSAGE DU BUREAU DE LA SYNDIQUE
Par la Dre Johanne Perreault, optométriste et syndique
Prescription des lentilles ophtalmiques pour le « contrôle de la myopie »
La prescription de lentilles de « contrôle de myopie » doit bien sûr se faire en respectant les normes généralement reconnues en optométrie, sur le plan clinique (voir notamment la partie 5.4 du Guide d’exercice clinique).
Il y a également des règles particulières à prendre en compte qui découlent du Code de déontologie des optométristes et du Règlement sur les ordonnances verbales ou écrites d’un optométriste. Ces règles sont précisées dans les Lignes directrices de l’Ordre concernant les renseignements et contre-indications dans le cadre des ordonnances de lentilles ophtalmiques.
Ainsi, le paragraphe 5 de l’article 1 du règlement sur les ordonnances optométriques prévoit ce qui doit apparaître sur une ordonnance de lentilles ophtalmiques. On devrait ainsi y retrouver :
a. la puissance sphérique, cylindrique ou prismatique exprimée en dioptrie et, lorsqu’il y a lieu, l’addition;
b. l’indication de la distance œil-lentille lors de l’examen des yeux, lorsqu’elle est requise pour la réalisation des lentilles;
c. l’acuité visuelle, lorsque sa valeur avec la correction n’atteint pas 6/6;
d. le cas échéant, tout autre renseignement ou contre-indication requis par la condition du patient.
Des indications autres que celles prévues par le règlement, comme des marques commerciales, ne devraient être inscrites sur une ordonnance que dans l’intérêt du patient, en fonction d’une considération clinique observée lors de l’examen des yeux et annotée au dossier. Suivant la réglementation, l’ordonnance optique ne doit pas être utilisée pour compromettre le droit du patient de faire exécuter son ordonnance et de se procurer ses produits ophtalmiques à l’endroit et auprès du professionnel de la santé de son choix, ni pour compromettre indûment l’autonomie professionnelle de ce professionnel, qu’il s’agisse d’un optométriste ou d’un opticien d’ordonnances.
Après son examen, l’optométriste discute avec le patient, ou ses parents, des traitements qui s’offrent à lui. L’option choisie devrait figurer sur l’ordonnance remise au patient de la même façon qu’elle sera inscrite au dossier de l’optométriste. Dans le cas d’un traitement par gouttes, la recommandation fera quant à elle l’objet d’une ordonnance pharmaceutique.
Le « contrôle de myopie » par lentilles ophtalmiques se fait par des verres qui défocalisent les rayons périphériques. De telles lentilles existent en lunettes ou en lentilles cornéennes. Ces lentilles sont habituellement recommandées chez les jeunes patients dont la myopie augmente rapidement. La prescription se fait après une analyse des différentes informations obtenues lors de l’examen et après recommandation et discussion avec le patient.
Comment l’inscrire sur l’ordonnance?
Il nous semble que la mention « contrôle de la myopie » sur l’ordonnance fait l’objet d’un consensus et ne devrait pas entraîner de confusion dans l’industrie. Les optométristes et les opticiens d’ordonnances devraient connaître les produits associés à cette thérapeutique.
Dans ce contexte, il est effectivement possible que votre patient ne choisisse pas l’option que vous lui avez recommandée et qu’il se retrouve, par exemple, avec des lentilles conventionnelles ou des lentilles dont l’efficacité en matière de contrôle de myopie est inférieure à celles que vous aviez proposées. La responsabilité incombera alors au professionnel qui a ainsi exécuté l’ordonnance, de même qu’au patient qui a fait un choix différent de ce que vous aviez recommandé.