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Téléoptométrie : non au nivellement par le bas

Lignes directrices actualisées en téléoptométrie

Non à un nivellement par le bas et au «dumping de patients»

Les soins virtuels sont en plein essor depuis le début de la pandémie et l’optométrie n’échappe pas à ce mouvement. Il faut certainement encourager les développements qui visent à faciliter l’accès aux services à la population, mais pas à n’importe quel prix. Devant certaines informations à l’effet que des projets déficients de téléoptométrie seraient proposés au public par certains optométristes et sur la base de travaux législatifs et réglementaires réalisés au cours des derniers mois, l’Ordre a récemment actualisé ses lignes directrices pour mieux assurer le respect des obligations déontologiques par les optométristes.

Voici les grandes lignes des nouveautés introduites dans les lignes directrices actualisées:

Le consentement du patient à partir d’une information complète

L’exigence d’un consentement libre et éclairé du patient pour la prestation de soins n’est pas nouvelle, mais dans le cas de la téléoptométrie, elle doit être particularisée. Ainsi, elle doit notamment porter sur les éléments suivants:

  • les limites inhérentes à la dispensation de la téléoptométrie;
     
  • les moyens qui pourront être utilisés pour communiquer et les risques que ceux-ci peuvent comporter eu égard à la confidentialité des renseignements personnels;
     
  • l’endroit où le patient pourra obtenir un suivi en présence s‘il le souhaite ou lorsque requis;
     
  • le cas échéant, l’enregistrement des communications effectuées.

Le respect des normes scientifiques: un incontournable

La première considération à prendre en compte à ce sujet est que, dans l’état actuel des connaissances et des technologies, les balises qui permettraient de réaliser un examen oculovisuel complet en téléoptométrie, en respectant les données scientifiques et les normes professionnelles reconnues, restent incertaines. Ainsi, à moins d’agir dans le cadre d’un projet de recherche dûment approuvé par des instances crédibles, un optométriste qui ne pourrait démontrer qu’il respecte ces balises et ces normes pourrait faire l’objet d’une plainte disciplinaire. Dans cette perspective, il faut être vigilant et circonspect devant les prétentions de différents fabricants et distributeurs d’équipement et être en mesure de déterminer quand et comment des recherches scientifiques sérieuses ont pu démontrer la validité d’un mode de dispensation de services en fonction des normes applicables.

Le droit aux services en présence et l’obligation d’avoir un «corridor de services»

Une pratique en téléoptométrie qui ne s’appuie pas sur une prise en charge adéquate et l’établissement d’un lien de confiance avec le patient peut difficilement être compatible avec les obligations déontologiques, à moins par exemple que l’optométriste n'agisse qu’à titre de consultant dans un programme de dépistage. Il n’est pas non plus acceptable sur le plan déontologique de faire du profilage de patients pour ne sélectionner que les “cas faciles” qui peuvent être vus en téléoptométrie, en référant tous les cas trop complexes ou qui sont “moins rentables” à des collègues.

C’est pourquoi dans les lignes directrices actualisées, l’Ordre insiste sur les points suivants:

  • les services sont offerts en mode synchrone, alors que le patient est en communication directe avec l’optométriste lorsque celui-ci intervient, avec ou sans l’appui du personnel d’assistance (en complément, voir les lignes directrices sur l’encadrement du personnel d’assistance);
     
  • l’optométriste est en mesure d’assurer une prise en charge continue du patient, pour ses divers besoins en matière de services oculovisuels, ce qui signifie notamment que, selon ses demandes ou ses besoins cliniques, celui-ci pourra obtenir une consultation en présence. Pour que le droit au service en présence soit respecté, l’optométriste doit être lui-même disponible pour une consultation en présentiel, ou autrement, il doit préétablir un “corridor de services” avec un autre optométriste ou une autre ressource qui sera en mesure d’offrir une consultation en présentiel au patient.

En définitive, il faut toujours se rappeler que peu importe son mode de pratique, en présentiel ou en téléoptométrie, l’optométriste reste soumis à l’ensemble de ses obligations déontologiques et doit satisfaire aux normes générales reconnues dans la profession.

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