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Mot de la présidence


Par le Dr Éric Poulin, optométriste et président


 

La pénurie de main-d'œuvre

Faut-il ajuster la réglementation professionnelle pour y faire face ?

« Le Québec est confronté à un phénomène de pénurie de main‑d’œuvre qui touche la plupart des secteurs d’activité et des régions. […]. La rareté de main-d’œuvre a des conséquences majeures : elle perturbe la prestation de certains services publics essentiels. »

edito

Tel est le constat posé par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale, à l’égard de ce phénomène qui n’épargne évidemment pas les cabinets d’optométristes.

Dans une société vieillissante, avec un taux de chômage historiquement faible, les solutions pour y faire face ne tombent pas du ciel. Ces solutions sont encore plus difficiles à concevoir dans un environnement fortement réglementé, comme c’est le cas pour les services optométriques et les autres services professionnels.

Et pour complexifier les choses, les défis de rareté de main-d'œuvre de notre secteur sont exacerbés par le (trop?) grand nombre de point de service en plus d’être à géométrie variable selon les régions.

Ces difficultés ne justifient évidemment pas de ne rien faire. Tous les acteurs du secteur oculovisuel sont préoccupés par cette question, y compris l'Ordre des optométristes. Tout en ne négligeant pas notre mission de protection du public, nous posons la question suivante, qui relève spécifiquement de nos responsabilités: la réglementation professionnelle actuelle pourrait-elle évoluer en vue de favoriser une plus grande flexibilité et agilité au chapitre du recrutement et de l’allocation des ressources humaines dans nos bureaux, sans compromettre la qualité et la sécurités des services?

Pour répondre à cette question, nous avons amorcé des discussions avec nos collègues de l’Ordre des opticiens d’ordonnances. Nous avons convenu que la première étape devrait être de dresser un état de situation objectif des effectifs et des besoins de main d’œuvre dans le secteur oculovisuel, par le biais d’un sondage exhaustif qui devrait être réalisé sous peu. Les optométristes, comme les opticiens d’ordonnances, seront donc sollicités pour participer à ce sondage dans un proche avenir. Évidemment, nous vous invitons à participer en grand nombre à cet exercice. Le temps que vous consacrerez à répondre au sondage contribuera à nous donner l’heure juste sur l’état des besoins dans notre milieu professionnel et les résultats de cet exercice guideront nos actions futures.

Quant aux solutions qui pourront émerger aux termes de cet exercice, il est évidemment trop tôt pour spéculer à ce sujet. Une chose apparaît certaine toutefois: l’ajustement de l’offre de services oculovisuels pour mieux composer avec une main-d'œuvre plus limitée et une demande en croissance, ne doit pas correspondre à “un jeu à somme nulle”, où tout ce qui est gagné par l’un est perdu par l’autre, qu’il s’agisse du public, des professionnels et des membres du personnel.

Je souhaite donc qu’avec tous les partenaires du milieu, nous soyons capables de choisir avec sagesse les solutions qui misent sur la collaboration et qui nous permettront de compter sur une main-d'œuvre compétente et stable. Plus que jamais, il faut que tous les acteurs de ce secteur se sentent valorisés, si on veut que l’attractivité et la rétention soient au rendez-vous pour être en mesure de bien servir le public.

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